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Le mystère du cargo russe : la piste israélienne

ARCTIC-SEA-FINLAND-001Un cargo battant pavillon russe et transportant officiellement une cargaison de bois d’une valeur d’un million de dollars (une goutte d’eau dans la mer en terme de fret), disparait mystérieusement au large de la Scandinavie en plein coeur de l’ete.

Le navire a été détourné au beau milieu du corridor maritime le plus emprunté au monde. La hardiesse des pirates surprend, mais leurs motivations restent floues pendant de longues semaines.

Près de trois mois après les évenements, la piste d’une intervention des services secrets israéliens pour éviter la livraison secrète de missiles a l’Iran, prend de la consistance.

Des pirates ultra professionnels et une marine russe étrangement réactive

L’Arctic Sea navigait au large de la Scandinavie, lorsque des pirates sont montés à bord et ont pris le controle du navire.

Bien loin de l’amateurisme de leurs confrères somaliens, le commando maitrise l’equipage sans effusion de sang et met immédiatement hors d’usage la balise GPS permettant de localiser à tout moment le cargo.

Les médias font état de « l’étrange disparition » du cargo russe quelques jours après les évenements, sans qu’on ne sache encore ce qu’il est advenu du navire.

Les autorités russes mettent moins de temps a réagir et envoient immédiatement une frégate dernière génération intercepter le navire. A posteriori, on peut s’étonner de la mise à disposition de tels moyens aussi vite pour un cargo à très faible valeur marchande et sans valeur stratégique.

Le 16 aout, l’Arctic Sea est officiellement libéré par la frégate Ladni. End of the story??? Pas tout à fait.

 

Visite secrète de Netanyahou à Moscou

La théorie d’un acte de piraterie classique, évoqué par les autorités russes dès le débrieffing des membres d’équipage et des huit pirates interpellés à bord est tout de suite contestée.

Trop de mystère et la pire zone maritime pour faire du grand banditisme! Il fallait de toute évidence une très bonne raison pour lancer une offensive sur un bateau de ce type et le long de cette voie. Il fallait vraisemblablement que les pirates veuillent attaquer ce navire et pas un autre. Et par consequent, la cargaison réelle du navire ne devait pas se constituer exclusivement de rondins de bois.

Les observateurs en restent là de leurs réflexions jusqu’a ce que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne se rende secrètement à Moscou. Les autorités russes fuitent immédiatement la nouvelle de cette visite au grand dam des israéliens.

 

Une cargaison de missiles S300 vers l’Iran

Lentement, le fin mot de l’histoire se fait jour. L’Arctic Sea convoyait clandestinement des missiles S300, les missiles sol-air les plus sophistiqués de l’arsenal russe, à destination de l’Iran, pourtant sous embargo militaire. La plaisanterie n’est pas du tout du gout d’Israel.

Benjamin Netanyahou est parti discuter de deux choses avec Dimitri Medvedev (ou Vladimir Poutine). La premiere, c’est la libération des huit preneurs d’otage, qui sont … huit agents du Mossad. Fin de non-recevoir de la partie russe qui n’a guère appreciée l’humiliation subie et les méthodes israéliennes.

La deuxième chose est à la fois un avertissement et une menace. Israel ne se privera pas si nécessaire de lancer des attaques aériennes contre les installations nucléaires iraniennes.

Il se trouve que les S300 russes sont susceptibles de causer de grosses pertes à l’aviation israélienne et éventuellement de compromettre une opération que les stratèges israéliens jugent vitales pour Israel.

Benjamin Netanyahou invite donc le président russe à interrompre ce type de livraisons et le prévient que son gouvernement est pret à réitérer ce genre d’opérations autant que cela sera nécessaire.

On imagine la tension entre les deux pays. En tout cas, l’effet est réussi et après les fessées recues par le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, les Israéliens sont parvenus à démontrer qu’il faut à nouveau compter sur eux et qu’ils ne respecteraient aucune règle lorsqu’il s’agira d’assurer leur sécurité.

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  1. Arnaud
    29/10/2009 à 08:02

    « En tout cas, l’effet est réussi et après les fessées recues par le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, les Israéliens sont parvenus à démontrer qu’il faut à nouveau compter sur eux »

    Cette vision des affrontements récents me semble assez personnelle.
    Autant le Hamas semble avoir beaucoup souffert à Gaza, autant la guerre de 2006 au Liban n’a presque pas égratigné le Hezbollah.

    Toutes les déclarations (israéliennes comme du Hezbollah) semblent confirmer que la milice libanienne est plus forte que jamais, et que la guerre de 2006 était un échec pour Israël.

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